Las colecciones
del Museo Nacional de la Educación

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Poupée costumée : un homme sous le règne de Louis XV (élément d'un couple)

Numéro d'inventaire : 2019.17.50
Type de document : travail d'élève
Période de création : 2e quart 20e siècle
Matériau(x) et technique(s) : laine, coton, métal dentelle
Description : Poupée debout sur un socle dont elle est solidaire.
Mesures : hauteur : 36 cm ; largeur : 10,5 ; profondeur : 7,5 cm
Notes : L'ensemble fait écho aux poupées Koenig, documentant les costumes de régions de France, réalisées en contexte scolaire aux alentours de 1896/1910 et qui firent partie des collections du Musée Pédagogique jusqu'à leur transfert vers le Musée du Trocadero en 1913. Voir : http://www.garae.fr/spip.php?article430
L'ensemble est intéressant à plusieurs titres : 1/ il témoigne de la pratique d’une école ménagère mais aussi des associations d’anciennes élèves. 2/ le fait que d’anciennes élèves d’une école ménagère aient souhaité créer un musée de l’histoire du costume est remarquable et s'inscrit dans un mouvement plus vaste d’apprentissage de l’histoire par des aspects concrets et notamment par le vêtement, dont on retrouve d’autres témoignages dans les cahiers d'histoire des sections couture. 3/ la volonté pédagogique du projet, dès le départ bien identifié comme un « musée » doit être signalée, et est d’ailleurs relevée en 1941 par l’article du Petit-Comtois. 4/l’ensemble témoigne d’usages spécifiques de la poupée comme support de significations, dans une perspective certes différente mais qui pourrait être comparée à celle de Marie Koenig 30/40 ans plutôt et à celle de Marie-Jeanne Nouvellon plusieurs décennies plus tard. 5/ L’ensemble s’inscrit dans la mode des expositions de poupées qui émerge dans les années 1930, notamment dans les cercles régionalistes (cet ensemble ne comprend toutefois que deux poupées franc-comtoises).
Lieu(x) de création : Besançon
Utilisation / destination : enseignement (enseignement de l'histoire)
Historique : Cet objet appartient à un ensemble de 64 poupées créées vers 1930 selon la volonté de l’association des anciennes élèves de l’Ecole Ménagère de Besançon (Doubs), dirigée par Rose-Marie Mérillot et située au 18, rue Chifflet à Besançon. Une ambigüité subiste sur les rôles précis des personnes ayant contribué à leur création : selon la donatrice madame Amato, les élèves de l'école ont réalisé les costumes, peut-être sous la conduite d’un couturier. Toutefois, un courrier de Mme Mérillot à M. Survila du 23 juillet 1980 indique que l’exécution a été confiée à un artiste graveur parisien qui a réalisé les figurines entouré d’un documentaliste de la BnF et d’un dessinateur. Les anciennes élèves auraient réalisé uniquement les costumes. Le même courrier signale que les anciennes élèves de l’école ont souhaité créer un « musée du costume français des gaulois à nos jours ». En décembre 1935, l’ensemble est exposé à la Préfecture du Doubs à Besançon. La plaquette/tract de l’exposition les présente comme « la première partie d’un musée technique organisé par le Centre familial ménager de Besançon ». Le 27/28 janvier 1941, un article du Petit Comtois à l’occasion d’une exposition au Musée des Beaux-Arts de Besançon, organisée pour ou avec le Secours National, indique que es poupées sont présentées devant un décor peint représentant les monuments de Besançon et dû à l’article Francis Jacquey (photographies de l’ensemble dans le dossier documentaire). L’article s’adresse également aux écoliers en leur indiquant qu’on peut appréhender l’histoire par le biais du vêtement : « les plus dissipés d’entre vous trouveront moyen de ‘amuser en visitant cette exposition (…) L’histoire de la mode, c’est la dernière invention ; les programmes n’étaient pas suffisamment chargés. Et bien non ! Ne regardez pas ce que vos maîtres vous montreront au musée ‘’comme une nouvelle leçon à apprendre ‘’. Laissez seulement l’image des poupées, menues et jolies, venir égayer une à une les pages de vos livres ».
Par ailleurs une coupure de presse d’un journal non identifié mais faisant référence à cette exposition signale que les costumes ont été réalisés « par Mlle Mérillot et ses élèves avec les conseils éclairés de Mlle Lucie Carnilot, conservatrice adjointe des bibliothèques municipales ». Cette dernière mention a toutefois été raturée au stylo. De 1957-1962, l'ensemble est exposé au château de Ruffey, à Sennecey-le-Grand, demeure familiale de madame Mérillot. En 1980, madame Mérillot les propose à la mairie d’Ecully, qui les accepte. Elles sont exposées au musée d’Ecully pendant plusieurs années, une liste de 1986 sur papier à en-tête les y signale. Le musée connait toutefois une existence brève et ferme à une date inconnue. Les objets sont ensuite stockés dans un grenier de la mairie, où madame Amato les récupère au début des années 2000. Fin 2017, Françoise Gorguet-Ballesteros, conservatrice au Palais Galliera, les signale au Musée national de l'Education, qui les reçoit en don de la part de madame Amato et de sa fille en 2018.
Représentations : figure : Ancien Régime, prêtre, curé / Homme représenté en pied, vêtu d'un costume noir composé d'une veste, d'une culotte, de bas, et d'un manteau en forme de cape. Jabot de dentelle blanche. Dentelle également aux poignets. Col à rabat sur le jabot, calotte noire sur la tête. Chaussures noires à talons rouges. L'homme porte un tricorne à la main gauche. Il s'agit d'un prêtre.
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