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Peau d'âne : N° 3 et 4

Numéro d'inventaire : 2020.35.9
Auteur(s) : Lapierre
Période de création : 2e moitié 19e siècle
Inscriptions :
• légende : Peau d'Ane N. 3 L'ane qui chie des Louis D'or
Peau d'Ane N. 4 [illisible] de la fée des Lilas
Matériau(x) et technique(s) : verre décor peint
Description : 2 scènes peintes en couleurs sur une plaque de verre entourée de bandes de papier vert. Vues fixes obtenues par reproduction mécanique et coloriage à la main.
Mesures : hauteur : 5 cm ; largeur : 21 cm
Notes : Série sur Peau d'Ane allant du 2020.35.8 au 2020.35.19.
Une bande de papier entoure chaque vue comme un cadre.
Les plaques de verre s'utilisent avec un passe-vues en bois et une lanterne magique. La lanterne magique, inventée au XVIIe siècle, est l'ancêtre des appareils de projection et particulièrement du projecteur de diapositives. La lanterne magique est formée de trois éléments : une source lumineuse, une plaque de verre peinte et un objectif (une lentille convergente). Elle fonctionne sur le principe de la chambre noire.

La photographie est créée en 1826, et aux images peintes s'ajoutent les photographies sur verre. En 1889, avec le 1er Congrès International de la Photographie, les dimensions des vues sont normalisées (10 cm de long x 8,5 cm de large) : les éditeurs se mettent à les produire en série. La Société Philanthropique et le Musée Pédagogique de l'Etat les envoient alors dans les écoles, classées par thèmes d'environ 20 plaques, ce qui favorise l'accès au savoir, notamment dans les cours du soir pour les jeunes adultes, grâce au côté attrayant des projections. Les vues sur verre auront du succès jusque dans les années 1920.
Cette plaque de verre illustre deux moments marquants du début du conte "Peau d'âne" : L'âne déféquant des pièces d'or (" Les vertus de ce rare animal méritaient cette distinction, puisque la nature l'avait formé si extraordinaire, que sa litière, au lieu d'être malpropre, était couverte, tous les matins, avec profusion, de beaux écus au soleil, et de louis d'or de toute espèce, qu'on allait recueillir à son réveil.") et Peau d'âne allant trouver sa marraine ("La jeune princesse, outrée d'une vive douleur, n'imagina rien autre chose que d'aller trouver la fée des Lilas, sa marraine. Pour cet effet elle partit la même nuit dans un joli cabriolet attelé d'un gros mouton qui savait tous les chemins. Elle y arriva heureusement. ")

Tirée d'un conte populaire, l'histoire de Peau d'âne a été écrite par Charles Perrault en 1694.
"En 1843, Auguste Lapierre monte une petite entreprise de lanternes magiques pour les marchands de jouets de la capitale. Ce début d'industrialisation s'applique peu à peu aux vues elles-mêmes. Au début, les dessins sont copiés par décalque. Plus tard, ils seront imprimés mécaniquement, seul le coloriage s'effectuant encore à la main.
Ce travail lent et coûteux est peu à peu remplacé par le procédé de décalcomanie ou reproduction chromolithographique. Avec cette fabrication en série, les plaques de lanterne magique perdent petit à petit leur caractère artistique, pour se mettre à la portée de toutes les bourses. Notons que les fabricants avaient pris l'habitude d'entourer les bords des plaques de verre de bandes de papier coloré qui permettaient l'identification de leur fabrication." Conservatoire des Arts et Métiers, Musée national des techniques, "Lanterne magique et fantasmagorie", Inventaire des collections, 1990, p. 71.

"(...) chaque fabricant avait l'habitude d'entourer les bords de ses plaques d'un ruban de papier coloré ; les tableaux allemands étaient bordés de papier rose ou orangé, tandis que ceux de Lapierre étaient ornés d'un papier vert" Magie lumineuse, du théâtre d'ombres à la lanterne magique", Remise/Van de Walle, p. 127.
Historique : Une femme, professeur de dessin à la ville de Paris, à la fin des années 1930 ou 1940, a donné ses plaques de verre peintes à son neveu. Le frère de ce dernier fait don au musée en 2020 de 90 plaques de verre colorisées, illustrées d'animaux, de bateaux, de paysages, ainsi que de 2 séries de plaques plus anciennes sur l'histoire et d' une trentaine plus petites ayant pour thème des contes et des histoires de l'enfance.
Représentations : scène : homme, âne, fée / N° 3 : Deux hommes tendent un panier vers un âne.
N° 4 : Une femme est dans un carrosse, tenant à son doigts deux oiseaux tirant une ficelle ; le carrosse est conduit par une brebis.
Langue : Français